Après avoir brillamment adapté 1984 de George Orwell en bande dessinée, Xavier Coste revient avec une œuvre inattendue : une suite au roman culte. Dans Journal de 1985, l’auteur imagine ce qu’il adviendrait si le récit de Winston, héros brisé de la dystopie, était clandestinement diffusé à travers Océania. Cette intrigue, située un an après la fin des événements du roman original, explore les réactions du peuple face à la vérité sur Big Brother. De nouveaux personnages prennent le relais pour illustrer les mécanismes toujours plus insidieux de la domination.
1985 : une domination toujours plus étouffante
Xavier Coste ne se contente pas d’un simple prolongement narratif. Il dévoile un monde où la peur et la propagande s’immiscent encore plus profondément dans les esprits. L’idée d’une possible rébellion, amorcée par les écrits de Winston, est un fil conducteur puissant, mais l’auteur met surtout en lumière l’étendue des moyens de contrôle de Big Brother. Le résultat est glaçant, ancré dans l’esprit de la dystopie orwellienne.
Un récit visuellement sublime
Était-il nécessaire de donner une suite à 1984 ? Sans doute pas, mais Journal de 1985 séduit par sa puissance visuelle. Fidèle à son style, Xavier Coste joue sur une palette de trois couleurs primaires et des lignes épurées pour insuffler une esthétique unique. Chaque page est un tableau qui fascine, plongeant le lecteur dans une ambiance à la fois oppressante et magnifique.
Avec Journal de 1985, Xavier Coste prouve une fois de plus sa maîtrise artistique et narrative, offrant une lecture captivante, même si certains puristes pourraient questionner la légitimité d’une telle suite.

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.