Lors de ma dernière virée au musée d’Orsay, je n’ai pas chômé sur les expositions car après avoir vu Degas à l’opéra (je vous en parle juste ici), j’ai eu envie d’aller voir toutes les installations temporaires du musée. La fille en manque d’expos qui a eu envie de profiter de tout tout tout, oui, c’était moi. C’est comme ça que j’ai découvert Yan Pei-Ming, et son oeuvre Un enterrement à Shanghai.
Clairement je ne savais pas à quoi m’attendre en me dirigeant vers cet espace, je n’avais jamais entendu parler de Yan Pei-Ming (il est vrai que je ne suis pas vraiment l’actualité de l’art contemporain), et le titre Un enterrement à Shanghai m’intriguait beaucoup. Forcément, étant au musée d’Orsay, j’ai tout de suite pensé à Gustave Courbet et son célèbre Un enterrement à Ornans. Et bingo. Effectivement Yan Pei-Ming s’est inspiré de ce célébrissime tableau réaliste pour réaliser son oeuvre, à l’invitation du musée d’Orsay pour célébrer le 200ème anniversaire de la disparition de Courbet. Peintre qu’il a pu admirer à son arrivée en France à l’âge de 20 ans.
Quand je suis rentrée dans cette salle dédiée à Un enterrement à Shanghai, j’ai été soufflée. Bouche bée. Je me suis retrouvée face à 3 tableaux de taille monumentale. Un tryptique – Montagne céleste, Ma mère, L’adieu – que l’artiste a pensé en hommage à sa mère. On est face à des tableaux avec une touche très particulière, et ce noir et blanc est saisissant de nuances. Pour Ma mère et L’adieu, l’aura du réalisme de Gustave Courbet est bien présent. L’immense portrait est extraordinaire puissant, on est face à lui dès qu’on entre dans la salle et son regard nous happe. Pour L’adieu, c’est la foultitude de détails qui est impressionnante. Yan Pei-Ming s’est inspiré de photos de l’enterrement de sa mère pour recréer une scène imaginaire. Montagne céleste se distingue des deux autres tableaux par un esprit beaucoup plus abstrait, une touche plus impressionniste qui représente un paradis idéal dans lequel il imagine sa mère. Quand vous êtes face à ces 3 œuvres, leur cohérence est évidente et j’ai passé de longues minutes à les admirer.
C’est une réinterprétation contemporaine que j’ai trouvé compréhensible, puissante et pertinente. Elle m’a touché profondément. C’est vrai que la reprise des proportions, de la composition d’Un enterrement à Ornans joue beaucoup, j’aime énormément l’oeuvre de Gustave Courbet. Mais pas que. Il y a une vraie grâce dans le pinceau de Yan Pei-Ming. Notamment Montagne céleste, qui est un tableau qui m’a beaucoup impressionné. Fort je vous dis.
Si vous passez par le musée d’Orsay, n’hésitez pas à aller faire un tour pour admirer Un enterrement à Shanghai de Yan Pei-Ming. Et surtout, venez me dire ce qu’elle vous a inspiré !
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1 comment
C’est rares les artistes contemporains dont on puisse affirmer qu’ils font effectivement de l’art 🙂 Mais Yan Pei-Ming a l’air d’en faire partie !