La bande-dessinée se présente sur la couverture comme « un Road movie de Fabcaro ». En effet, l’histoire est construite comme une cavale haletante : chaque page marque une étape de la fuite de Fabrice, le jeune héros.
Dès le début, le ton (loufoque et absurde) nous est donné : dans un supermarché au moment de passer à la caisse, Fabrice n’a pas sa carte de fidélité. Il n’en faut pas plus pour éveiller les soupçons de la caissière, puis de l’agent de sécurité, et enfin de toute la clientèle, de la ville, du pays… Une seule solution : prendre la fuite. Et la traque commence !
Voilà le motif de cette cavale. Fabrice parcourt la province française pour échapper aux autorités et fait des rencontres plus délirantes les unes que les autres. Le rythme est soutenu, l’humour est dans chaque strip avec une bonne dose de critique de la société de consommation et des médias (particulièrement hilarants : les débats télévisés et interviews vides de contenu des chaines d’information qui commentent la cavale de ce client dangereux mais dont on ne sait rien). Famille, école, racisme ordinaire ne manquent pas d’être épinglés au passage.
Au niveau du style, le dessin vous surprendra peut-être : contrairement à la BD d’humour que l’on a l’habitude de trouver dans les rayons, Fabcaro propose des images en trois couleurs qui rappellent les magazines de mode pour homme des années 60… Pas de gros nez ni de grosse caricature donc, mais des traits fins et des dessins épurées.
Pour finir, je ne vous dévoilerai pas la clé du mystérieux titre « zaï zaï zaï zaï » qui doit certainement déjà vous avoir rappelé le célèbre refrain d’un tube français. Ce qui est sûr, c’est que vous aurez Joe Dassin en tête à la fin de votre lecture pour le reste de la journée.
Bref, un ouvrage décalé mais délicieux que l’on ne peut que vous conseiller !
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.